Pas grand chose d'intéressant à se caler dans les oreilles sur les grandes scènes du Klubi le samedi 22 octobre, à l'exception peut-être des explosifs Disco Ensemble. Amateurs de pistes de danse et de boules à facettes, passez votre chemin, car en fait de disco ces quatre garcons nous assènent une déflagration hardcore dont le souffle tétanise l'auditoire plus qu'il ne le fait danser. Quelque chose d'impossible à retranscrire sur les enregistrements semble-t-il: les titres proposés par leur site internet sonnent tristement plan-plan comparés à l'invraisemblable énergie délivrée par le groupe sur scène.
En fait, c'est à deux pas de là, dans le cadre plus intime et chaleureux du Telakka qu'avaient lieu les concerts les plus intéressants de la soirée. A commencer par Astrid Swan, déjà évoquée dans ces pages, et qui a confirmé tout le bien qu'on pouvait penser d'elle après l'écoute de ses premières démos et de ses compositions avec le groupe Treeball. On peut regretter que son premier album "Poverina" soit un peu étouffé par les arrangements du pourtant talentueux Jimi Tenor, mais la formule du quartet retenue ce soir là était idéale pour mettre en valeur l'écriture stylée de la jeune (24 ans) Astrid. Non pas que tout soit d'ores et déjà parfait: on décèle aux détours des chansons quelques influences un peu trop évidentes (Laura Nyro, Kate Bush), et le chant est encore un peu crispé pour vraiment émouvoir. Mais on sent ici quelque chose de fort qui ne demande qu'a s'épanouir. A suivre de (très) près.
Juste après, changement total de registre avec Aavikko, qui avec un nom pareil risquent fort de se retrouver en première place si l'on écrit un jour un dictionnaire du rock Européen. Auto-proclamés "Rois du casio-core", ces trois pince-sans-rire en costume Mao ont semble-t-il décidé de nous faire revivre la glorieuse époque d' "El Bimbo" et de "Pop Corn" à grand renfort de synthétiseurs hors d'âge. Et ça marche ! Il ne faut pas plus de quelques minutes pour que cette musique au kitsch assumé vous donne une irrésistible envie de danser. Il y a quelques années au Sonar le trio avait mis en délire un public pourtant terrassé par le soleil catalan. Il s'en est fallu de peu qu'ils renouvellent cet exploit dans le local bondé du Telakka, pourtant peu propice à ce genre de débordements.
AAVIKKO : "Rosinante" (mp3)
AAVIKKO : "Homo futurus" (real media)
AAVIKKO : "Siperian rata" (real media)
AAVIKKO : "Sekkailu villi" (MPEG stream)
AAVIKKO : "El cebo" (vidéo)
AAVIKKO : "Kovalaakitys" (vidéo)
Achetez les disques d'Aavikko.
La soirée se terminait fort tard et dans un tout autre style encore avec les (bien nommés) Latebirds, et leur rock classique et chaleureux. Il n'y a que d'excellents musiciens dans The Latebirds, et pourtant le groupe est soudé comme un seul homme. On devine qu'ils n'en sont pas à leur premier concert pour obtenir une pareille cohésion, mais leur plaisir de jouer est manifestement resté intact. Comme il est de plus irrésistiblement communicatif, c'était un vrai plaisir que de terminer ce festival avec eux.
On peut commander les disques des Latebirds au même endroit que ceux d'Aavikko (voir plus haut).