Si l'on croit le vieux dicton selon lequel les amis de nos amis sont nos amis, je devrais être très ami avec les Danois de Campsite. Leur manager joue dans Lampshade, leur producteur fait partie des irréprochables At The Close Of Everyday, Lydia Wever, de Brown Feather Sparrow chante sur leur premier album: rien que des gens de qualité et que j'aime bien... Alors comment se fait-il que tout semble si creux et artificiel lorsqu'on voit Campsite sur scène ? L'explication tient peut-être à ce que, se produisant dans la plus grande salle du festival et devant un parterre très showbiz-showbiz, le groupe a cherché à trop bien faire et à se mettre dans la poche les programmateurs de festivals et patrons de labels venus les voir. Résultat: l'impression de se trouver devant une bande d'acteurs inexpérimentés surjouant leurs rôles. On n'y croit pas ! Déception donc, mais pour cette fois je laisse cependant à Campsite le bénéfice du doute, d'autant plus que leur premier album - quoiqu'inégal - contient quand même une jolie brochette de chansons imparables.
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Il est presque 1h30 lorsque j'arrive au Simplon pour y découvrir une Barbara Morgenstern hilare. A l'évidence, la Berlinoise est d'excellente humeur. Le concert n'est même pas commencé qu'elle a déjà lancé une bonne quinzaine de vannes, et lorsqu'elle se décide enfin à se mettre à la tâche ( " Comme on est en retard, on va tout jouer en accéléré" ), elle s'amuse visiblement comme une folle au milieu de ses claviers, laptops, et autres boitiers bizarroîdes, aidé en cela à la batterie par Robert Lippok ( To Rococo Rot) avec qui elle a sorti récemment un album commun sous le nom de Tesri.
Pendant les concerts, j'ai l'habitude de noter sur un petit carnet tous les détails et diverses impressions que je pourrais oublier par la suite. Et lorsque je les relis après, il m'arrive parfois de tomber sur des choses que je ne me souvenais absolument pas avoir écrites. Exemple, à la page Barbara Morgenstern, au milieu de divers gribouillis je lis " Bon-enfant" ! " Bon-enfant" ??!! Ce n'est pourtant pas une expression que j'utilise souvent, mais c'est pourtant ce qui m'était venu à l'esprit en écoutant la facétieuse allemande. Qu'on se le dise: dans le genre "electronica", voici donc le sous-genre "electronica bon-enfant"... Et finalement, cela définit plutôt bien la musique de Barbara Morgenstern: joyeuse, dansante, chaleureuse, ludique, pas prise de tête pour deux ronds. Avant que le concert ne prenne fin, on aura encore droit - entre autres clowneries - à une version a capella de " L'oiseau de feu" de Stravinski, ainsi qu'à un final très rock n'roll à la guitare électrique, galipettes comprises ! Privilège de ce concert de fin de soirée: il y aura même deux rappels ! Après ça, il ne restera plus qu'à aller se coucher le sourire aux lèvres en espérant que la seconde journée du festival soit aussi réussie que la première.
BARBARA MORGENSTERN : " Aus herterens himmel"
BARBARA MORGENSTERN : " DR.MR"
B. MORGENSTERN & ROBERT LIPPOK : " Please wake me for meals"
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