Le fait d'écrire hier sur Camilla Munck et Moogie Johnson m'a soudain fait penser que je n'avais encore jamais évoqué ici le cas d'Amber. Superficiellement, les deux groupes ont plus d'un point commun: la nationalité danoise, le chant féminin, ainsi que la musique, dans les deux cas lente et majestueuse. Mais Amber est pourtant bien différent de Munck & Johnson. Le groupe déjà affiche une composition inhabituelle: une chanteuse, un bassiste, et un vibraphoniste, à l'occasion également batteur. Leurs morceaux sont développés à partir d'improvisations, une méthode empruntée au jazz, dont l'influence chez Amber est souvent très présente, comme celle du post-rock. Là ou Munck & Johnson laissent parler l'émotion, Amber se révèle plus cérébral, sans doute plus froid aussi, à l'image de la beauté lisse et de l'élégance délicieusement surranée de la chanteuse Biljana Stojkoska, parfaite dans son rôle d'icône hitchcockienne.
Après un étonnant EP autoproduit en 2003 ("She said: look, it's starting to snow"), le trio a cassé sa tirelire pour aller enregistrer son premier album à Chicago dans les studios et sous la houlette du légendaire Steve Albini. Inutile de préciser que la production très "organique" d'Albini s'accorde à merveille avec le son spartiate du trio, faisant de ce disque ambitieux ("Putting all the pieces together", 2004) une vraie réussite. Après que ses musiciens se soient occupés pendant quelques temps de leurs projets personnels, Amber devrait ressusciter ce mois-ci afin d'enregistrer enfin de nouveaux morceaux. Voici de quoi patienter en attendant de pouvoir les découvrir:
AMBER : "The more you get into it" (extrait de "Putting all the pieces...")
AMBER : "Mom's in church" (extrait de "She said: look, it's starting...)
Trois vidéos d'Amber sont disponibles sur le site du groupe.
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