Elle est l'un des membres essentiels du groupe finlandais Treeball - à la fois chanteuse, auteur(e), compositrice, clavièriste - mais c'est surtout sous son nom qu'Astrid Swan fait parler d'elle depuis quelques années. Avec le recul, son premier album "Poverina" (Delphic, 2005) apparaît aujourd'hui comme le tribut obligatoire qu'Astrid Swan se devait de payer à ses modèles (Laura Nyro en tête), comme pour mieux pouvoir s'en affranchir ensuite. Ni ce rôle convenu de fille-qui-chante-en-s'accompagnant-au-piano, ni ce répertoire lyrique ne semblaient vraiment convenir à la finlandaise qu'on sentait ronger son frein, constamment en deçà de ses possibilités.
Lorsqu'elle est revenue tros ans plus tard, on a tout d'abord eu très peur: la blonde romantique en robe vaporeuse s'était transformée en amazone à crinière brune tout droit sortie de "Zardoz". On avait tort de s'inquiéter: l'album ("Spartan Picnic", Pyramid), plus rythmé, moins sophistiqué que son prédécesseur, balayait tous les doutes. Astrid Swan avait trouvé sa voie et, forte d'un répertoire irréprochable, délivrait l'air de rien l'un des meilleurs disques finlandais de l'année 2008.
Avec "Better than Wages" (Pyramid, sortie le 2 septembre), c'est de nouveau une Astrid Swan blonde qu'on retrouve, mais qui n'a rien perdu de sa combativité. Sur le recto de la pochette, elle semble se protéger de l'objectif d'un paparazzi. Au verso elle lui savate la tronche d'une svelte envolée de chaussure à talon ! La musique est au diapason de cette assurance et de cette belle détermination. Les morceaux sont courts, rythmés, immédiatement accrocheurs. Jamais sans doute les mélodies d'Astrid Swan n'avaient été plus évidentes et les douze titres de l'album apparaissent comme autant de hits potentiels. Trois décennies de rock n'roll s'y conjuguent: le début des sixties, lorsque les albums n'étaient pas encore conçus comme tels mais plutôt comme des compilations de singles, les seventies pour le coté glam-rock irrésistiible et flamboyant de mélodies comme "Your bitches" ou "Goodbye/Goodnight", et enfin les années quatre-vingts pour la tonalité générale à forte dominante synthétique (un courant très présent dans les pays scandinaves actuellement). Au delà de l'emballage musical, il reste au bout du compte l'étonnante facilité d'Astrid Swan à composer des chansons instantanément attrayantes et mémorables. Reste à vérifier si elles tiendront aussi bien sur la durée que celles de "Spartan Picnic".
En guise de mise en bouche, ce "Unrelated" livré complet avec solo de gamelles et bidons façon "Masters & Servants"
ASTRID SWAN & THE DRUNK LOVERS : "Unrelated" (extrait de "Better than wages", 2009)
La page d'Allscandinavian.com qui propose ce titre.
Visitez le site d'Astrid Swan.
Et son blog.
Et aussi sa page MySpace
Astrid Swan est aussi sur Wikipedia.
Achetez "Better than wages".