Le lendemain, c'est à nos vieux amis de Green Concorde que revient l'honneur d'ouvrir réellement le festival au Ridehuset, un ancien manège à chevaux. La parution tardive de leur (très réussi) premier album, "Ten cities" a conduit le quintet à re-exploiter sur scène un répertoire déjà vieux de plusieurs années. Et lorsque je leur demande un peu plus tard s'ils n'en n'ont pas un peu assez de jouer encore et toujours ces anciens morceaux, ce sera un cri du coeur unanime: "On n'en peut plus !". Pour autant, sur scène, le groupe n'en laisse rien paraître et joue serré, tendu, mordant. Tout sauf du pilotage automatique. A force d'interprêter le même répertoire, les musiciens ont acquis une impressionnante cohésion et leur post-punk sombre et cinglant sonne encore mieux ce soir que lorsque j'avais vu le groupe il y a deux ans au même endroit. A la fin, cerise sur le gâteau, on aura même droit à un titre inédit, promesse - on l'espère - de belles choses à venir.
GREEN CONCORDE : "Detroit"
GREEN CONCORDE : "2:26 (Supertroels remix) "
GREEN CONCORDE : "2:26 (Marybell Katastrophy remix) "
Je ne sais pas très bien à quoi m'attendre en allant voir Prins Nitram à Filuren, la plus petite salle du Musikhuset. Il y a quelques jours encore, je ne connaissais rien de lui. J'ai fait sa découverte sur le site internet de Spot qui propose quelques morceaux en écoute, et ça m'a bien plu: une sorte d'équivalent cheap d'Existensminimum avec une musique très pop, très cinématographique, flirtant souvent avec l'easy-listening, mais basculant aussi parfois dans des choses bien plus étranges, avec une approche très lo-fi. Pour ce dernier point, l'explication est simple: Prins Nitram est un one-man band, projet d'un certain Martin Dahl aux allures de crooner en déconfiture. Etrange personnage, vraiment: le costume est en lamé-or, mais le pantalon tirebouchonne sur les chaussures. La moustache conquérante, mais la mèche de cheveux un peu lourde. Sur scène Martin Dahl chante, tout en officiant parfois à la basse, parfois à la batterie, parfois aux deux en même temps. Mais en fait il n'est pas vraiment seul car derrière lui, projetés sur un écran, d'autres Martin Dahl absolument identiques au premier se chargent des autres instruments. L'effet est très spectaculaire, d'autant plus que sur l'écran, les personnages apparaissent et disparaissent, se dédoublent, grandissent ou rapetissent dans un étonnant ballet synchonisé à la musique. Comme cette dernière confirme la bonne impression laissée par les morceaux du site internet, l'ensemble forme un spectacle tout à fait enthousiasmant. Prins Nitram terminera son concert par un morceau a capella, bati graduellement suivant la bonne vieille technique des "loops". On attendra avec impatience son premier album prévu l'hiver prochain chez White-Out.
PRINS NITRAM : "Arrogance"
D'autres morceaux de Prins Nitram trouvent sur sa page MyMusic.dk (il faut s'inscrire -c'est gratuit - pour pouvoir télécharger)