Mirel Wagner va droit à l'essentiel: une guitare, une voix, des chansons. A 23 ans, cette finlandaise d'origine éthiopienne vient de sortir un album qui surprend par sa radicalité. On avait perdu l'habitude d'un tel parti-pris de dépouillement, de lenteur, de refus de tout artifice qui font que certains comparent déjà la jeune artiste au Léonard Cohen des débuts. Mais la voix, vibrante - j'allais écrire "vrillante" tant elle vous cloue sur place - renvoie à quelque chose de beaucoup plus ancien, aux origines du blues, aux souffrances primitives du peuple noir. C'est en apnée qu'on écoute ces neuf chansons - la première, "To the bone" fait figure de manifeste - qui culminent avec "No Death", histoire d'amour gothique par-delà la mort que n'auraient pas renié Baudelaire ni Edgar Allan Poe. Mirel Wagner est là pour rester. Elle sera à Paris en showcase le 16 décembre et au festival Eurosonic (NL) début janvier.