Me voilà de retour aprés trois jours passés à la convention Music & Media, à Tampere, Finlande. Bon, soyons clair, les conférences, les soirées de Gala ( les "Victoires de la Musique" locales) et les petits fours/cocktails, c'est pas mon truc. J'étais venu là pour la musique. Et de la musique, il y en eût, dans un large registre où l'on pouvait trouver à la fois le pire et le meilleur. J'aurai l'occasion de revenir plus en détail sur la programmation de ces soirées, mais comme il est déjà très tard, je m'en tiendrai pour ce soir à un seul des groupes programmés cette année à Music & Media: The Hypnomen.
Cela fait déjà dix ans que The Hypnomen existent et c'est en 1997 qu'est sorti leur premier album " Supersonico!". L'ambition du groupe à l'époque était claire: reprendre le rock instrumental là où Link Wray l'avait laissé, et continuer dans son sillage ce qu'il avait si brillamment commencé. Très vite cependant, le groupe allait se trouver à l'étroit dans ses bleus de garagistes, et lui préférer les chemises hawaiiennes et les pantalons de lin. Exit le garage-rock, et place à une musique plus souple et sensuelle, teintée d'acid-jazz, de surf, d'influences africaines et latines, et de soundtracks de séries seventies, le tout dominé par l'orgue Hammond de Sami Nieminen et la guitare ligne-claire de Pekka Laine. Un cocktail coloré et riche en saveurs, mais qui offre aussi le risque d'évoquer parfois avec un peu trop d'insistance le Santana des années 60/70, comme sur leur récent EP " Seasons of the mind".
Pas très enthousiaste quand à ce dernier, j'étais tout de même curieux de voir le groupe sur scène. Et cette fois-ci, ma curiosité a payé.
( Pekka Laine, Tampere, 21.10.05) Car dés que le groupe commence à jouer, toutes les réserves tombent. The Hypnomen live, c'est d'abord une vraie présence. Non pas que ces garçons fassent preuve d'un jeu de scène extravagant, ce serait même plutôt le contraire, mais bon, ils sont là, solides, ils occupent l'espace, et l'on sent bien que pour eux, ce n'est pas qu'un concert de plus, mais qu'ils sont réellement à fond dans leur truc. On le sent d'ailleurs si bien qu'il ne faut pas plus de quelques minutes avant que tout le monde se mette à danser. Et quand je dis tout le monde, ce n'est pas une façon de parler: j'ai bien observé le public et il y avait là facilement trois générations ( on va dire de 15 à 55 ans) qui se trémoussaient sans complexe sur les chaudes sonorités des Hypnomen. Voilà donc ce que les disques n'avaient pas totalement réussi à faire passer: La musique des Hypnomen, c'est une histoire de contact. C'est avant tout devant un public qu'elle fait monter la température. Et elle la fait monter très très haut.
Les nuits Finlandaises n'en parurent que plus froides lorsqu'il fallut remettre le nez dehors.
THE HYPNOMEN : " Zarathustra" ( extrait de " Andromeda Airport", 2002, avec une intro qui évoque étonnamment celle de " Je m'éclate au Sénégal" de Martin Circus).
Deux titres de la période " garage":
THE HYPNOMEN : " Fuzz and fight" ( extrait de " Watusi 99")
THE HYPNOMEN : " Back in the cage" ( extrait de " Supersonico !")
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