Je quitte à regret le concert de Duné afin d'arriver à temps à celui d' Epo-555 qui a lieu au Svalegangen, quelques centaines de mêtres plus loin. Malheureusement, je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée, et une queue interminable s'allonge déjà dans la rue où est situé le théâtre. Bon, tentons néanmoins le coup: je viens m'ajouter à la file qui avance à une allure d'escargot. Visiblement, le Svalegangen est archi-complet, et on ne laisse entrer les spectateurs qu'au fur et à mesure des sorties. J'apprendrai plus tard qu'il y avait 300 personnes à l'intérieur, et presque autant sur le trottoir, dont votre serviteur. J'avais déjà vu Epo-555 à leurs tous débuts deux ans plus tôt, dans des conditions pas très bonnes, et c'est seulement plus tard que j'avais découvert leur premier album "Dexter Fox", "Album du Mois" dans Rockomondo en octobre 2004. Je me faisais une fête de ce concert, et m'y étais conditionné en écoutant en boucle le tout nouveau disque du groupe "Mafia" (Crunchy Frog). Grosse déception, donc. Au moment où j'arrive enfin près de la porte, le concert tire à sa fin...Il me faut partir si je ne veux pas manquer celui de David & The Citizens.
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(Epo-555 @ Svalegangen, 03/06/06, photo: Thomas Kjaer) Retour à Train au pas de course, mais je n'avais pas de raison de m'inquiéter car cinq minutes avant que le groupe entre en scène, la salle est encore presque vide. C'est d'ailleurs quelque chose qu'on pourra vérifier pendant tout le festival: le public danois se déplace en masse pour les artistes locaux, ceci au risque de louper quelques très bons groupes venus d'autres pays, comme les suédois David & The Citizens. J'étais très curieux de revoir le groupe de Malmö, deux ans après un premier passage à Spot qui m'avait laissé un souvenir vivace et enthousiaste. Beaucoup de choses s'étaient passées depuis: l'album solo de David Fridlund, le départ récent de quelques musiciens, et la perspective d'un nouvel album que Fridlund annonçait musicalement plus sombre que par le passé. En fait, ni le nouvel EP "Are you in my blood" (Bad Taste), ni ce dynamique concert, ne viennent confirmer un quelconque changement de style. David & The Citizens pratiquent toujours cette pop vibrante, généreuse et sincère que l'on trouvait déjà sur leurs deux premiers albums. Faut-il s'en réjouir ou au contraire regretter que le groupe n'ait pas profité de ces changements pour explorer de nouvelles voies ? A vrai dire, quand la musique est de cette qualité, on s'en fiche un peu: on prend ce qu'on nous donne, et on dit merci. Et tiens, tant qu'on y est, on dit merci aussi pour l'apparition de Sara Culler, la tendre amie de David Fridlund, venue faire les choeurs sur une paire de morceaux. On regrettera seulement que le groupe ait joué peut-être un peu plus fort que ce que pouvait supporter la sono du Train, nous obligeant à reconnaître les derniers morceaux à leur rythme plus qu'à leur mélodie. Mais bon, c'est juste pour dire...
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(Sara Culler et David Fridlund @ Train, 03/06/06, photo:rockomondo) Et puisqu'on est avec les suédois, restons-y avec Frida Hyönen qui se produit à Aros, le musée d'art moderne dont on ne peut pas manquer les lignes épurées en plein centre-ville, et qui accueille le plateau "singer-songwriter" du festival. Fryda Hyvônen, quand à elle, est la première signature du label Licking Fingers fondé par The Concretes, et son premier album à la formule ultra-dépouillée (une voix, un piano) a fait l'unanimité de la critique l'année dernière en scandinavie. Sur le Steinway qui attend sagement sur scène: des cigarettes, un verre de vin, une grappe de raisin. Pas de doute, cette fille sait vivre ! Après avoir visité son site internet et visionné ses clips, j'avais gardé l'image d'une fille bohême et un peu fofolle. Tout faux ! Celle qui joue et chante à présent devant nous est au contraire on ne peut plus classique, chemisier blanc, pantalon noir, et sage comme une image pour ne pas dire un peu poseuse (mais on ne peut pas exclure qu'il s'agisse d'une simple manifestation de timidité). Sa musique est à l'avenant, d'un clacissisme absolu dans la grande lignée des Carole King, Carly Simon et Laura Nyro, bien moins déglinguée en tout cas que ce à quoi je m'attendais. Et ses mélodies - que je découvre à cette occasion - dégagent une impression de familiarité, un attrait immédiat qui capte instantanément l'attention et ne la relâche plus jusqu'à le fin du concert. Du beau boulot, vraiment, et - au secours ! - un album de plus à ajouter à ma liste de commissions.
EPO-555 : "Hyperschlab" (vidéo-clip)
EPO-555 : "Dakota" (vidéo-clip)
DAVID & THE CITIZENS : "Are you in my blood" (extrait du nouvel EP)
DAVID & THE CITIZENS : "Stop" (single mp3)
FRIDA HYVÖNEN : "The modern" (vidéo-clip)
FRIDA HYVÖNEN : "I drive my friend" (vidéo-clip)
FRIDA HYVONEN : "Once I was a serene teenage child" (extrait de chanson, 53 sec.)
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