Les Français sont décidément bien ingrats. Pour preuve, les Truffauts, un quatuor de Nüremberg qui ne cesse de clamer son amour pour la France et la culture française et se voit bien mal payé de retour: leurs disques ne sortent pas chez nous et le groupe a toutes les peines du monde à tourner de ce coté-ci du Rhin. Pourtant, depuis leurs débuts au milieu des années 80, les Truffauts ne cessent de multiplier les clins d'oeil en direction de notre pays. A commencer par le nom du groupe bien sûr, mais aussi les pseudonymes employés par les musiciens (Jean-Jacques Boucher, Ronald Chateauroux, Fred Batteur, Olivier Durange, il y eut aussi au fil des années André de la Cour, Armand Couronnier et Stéphanie Léon), jusqu'au titre de leur 1er album "Fanny" (1987), hommage à Fanny Ardent dont les jambes - empruntées à l'affiche de "L'homme qui aimait les femmes" - ornaient la pochette. Et puis il y a aussi toutes ces références francophiles ("Billy-Ze-Kick", "Le Mépris") et toutes ces chansons chantées en français qui parsèment leur discographie: neuf albums au total dont le récent "Tous les dimanches". Contrairement à la plupart des groupes étrangers qui choisissent de s'exprimer en français, les Truffauts ne donnent pas dans la bossa, la chanson douce ou l'électro. Leur truc à eux, c'est le rock n' roll. Un rock élégant et racé comme il ne s'en fait plus beaucoup de nos jours. Pour rester dans les références francaises, imaginez un croisement entre les Thugs et les Dogs, et vous ne serez pas loin de la vérité. Du moins sur leurs premiers albums, car à partir de l'excellent "Catholics and coffeebreaks" (1994), Les Truffauts diversifient leur inspiration pour adopter une touche plus légère et plus pop, proche des Modern Lovers (le chant élastique de J.J. Boucher évoque souvent celui de Jonathan Richman) ou de Jazzbutcher (difficile de ne pas songer à "La mer" en écoutant les délicieuses élucubrations de "L'histoire des moutons"). C'est à cette époque - le milieu des années 90 - que le groupe est à son apogée créatrice. "Catholics..." aligne pas moins de vingt morceaux pour 70 minutes de musique sans aucun déchet. Et l'année suivante, les bavarois enregistrent encore une quinzaine de titres tout aussi réussis. Inexplicablement, ces bandes de 1995 ne trouveront aucun preneur et ne sortiront que deux ans plus tard sous le titre "Tranquilizer (The lost tapes)". Si vous ne deviez posséder que deux albums des Truffauts, choisissez ceux-là, vous aurez peu de chance d'être déçus. Mais tous leurs disques sont recommandables et le très réussi "Are things OK now ?" , à l'emballage aussi classe que le contenu, prouvait en 2003 que le groupe était loin d'avoir tiré ses dernières cartouches.
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Pour des raisons techniques (et - comme on dit - indépendantes de notre volonté), les titres qui vous sont proposés ici sont en mp3 (très) basse qualité. Leur son n'a évidemment rien à voir avec celui qui figure sur les CDs.
THE TRUFFAUTS : "No matter of taste" (extrait de "Flowers on your stomach", 1990)
THE TRUFFAUTS : "L'histoire des moutons" (extrait de "Catholics & Coffebreaks, 1994)
THE TRUFFAUTS : "Just because" (extrait de "Tranquilizer (the lost tapes)", 1995-1997)
THE TRUFFAUTS : "Your hands" (extrait de "...In Candyland", 2000)
THE TRUFFAUTS : "Good advice" (extrait de "Are you OK now ?", 2003)
(Avec l'aimable autorisation des Truffauts).
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